Manta : Le chevet qui voulait être guéridon

La commode surcyclée qui voyage dans le temps : des contraintes et des menaces !

Lorsque j’ai épousé ma femme, il y a cette commode dont plus personne ne voulait qui m’a été attribuée « parce que sinon, elle part aux encombrants ». Estimée à 1880 car étant dans la famille depuis l’arrière-grand-mère de mon épouse, j’ai pu y trouver, cachés sous un tiroir que personne n’avait ouvert depuis visiblement très longtemps, des documents administratifs écrits à la plume. L’un d’eux était la facture d’une entreprise genevoise dont le numéro de téléphone était le 15, tout simplement. Autant dire que ça date d’un paquet d’années en arrière. D’autres documents attestent que ce meuble était déjà dans la famille en 1913.

Après d’âpres négociations, j’ai convaincu ma famille de conserver cette relique quels qu’en soient l’état ou la forme. C’est donc muni d’un cahier des charges très précis que je me suis mis au travail pour découvrir ce que pourrait être une commode de mariage de cette époque, revisitée à la nôtre. Les règles étaient simples : pour accepter de reprendre cette vieille commode, celle-ci devait être débarrassée de la partie supérieure « inutile et qui prend tellement de place », ainsi que de ses pieds « qu’on se prend toujours dans l’orteil la nuit ». La règle la plus intéressante arrivait après : Aucune dépense spécifique ne devait être engagée dans ce projet. Il devait être uniquement produit à partir de restes d’autres projets et de chutes.

C’est ainsi qu’est née pour la deuxième fois cette commode, plus que centenaire, pour le plus grand bonheur de mon épouse friande d’histoires de voyages spatio-temporels et de DeLorean volantes…